Objet de contemplation, source de précieux renseignements, le Sablier réunit autour de lui par son gigantisme, phare illuminé dans la nuit,lieu de retrouvailles significatif et informatif!
La volonté de croiser les histoires de temps anime le projet.
Le festival, rythmé par la musique, résonne au tempo des artistes, à l’élan de la danse, aux moments de grands débats. Il se calme à l’heure de la sieste, aux instants de discussions, aux pauses repas. Il se relance d’un concert à l’autre. Le Sablier raconte ce temps qui passe, ce temps de fête ensemble, ce temps de vie, cette envie d’écologie.
Au fil du week-end, nul besoin de connaître précisément l’heure, le festivalier se déconnecte de la réalité. Son seul souhait est de savoir quel artiste se produit en ce moment, quelle conférence se déroule à l’instant, quel concert arrivera bientôt.
Chaque événement du festival est inscrit sur les parois du Sablier et la terre qui s’écoule à l’intérieur donne à tous le tempo des journées.
Le Sablier, calculé sur le rythme du festival, confère une dimension toute relative au temps qui passe. Le volume de terre au sol grandit alors que défile le festival. Les festivaliers réalisent physiquement le passage du temps et son impact sur les lieux. Chaque grain de terre qui s’écoule peut alors se rapporter à un moment de la journée, et il invite à vivre des choses exceptionnelles à chaque instant. Tout le monde peut venir régulièrement autour du Sablier pour organiser la suite de sa journée, s’informer sur les conférences et les concerts qui arrivent, se poser, regarder le temps passer, la terre tomber.
Le Sablier participe pleinement à la vie du festival par sa présence et son mouvement. Une prise de conscience et des débats se déclenchent sur ce qui réunit les festivaliers ensemble: la musique en accord avec le respect de notre environnement.
La même terre fine et meuble qui s’écoule a permis de construire le mur droit, haut et solide qui l’encadre. Entre le mur et le sablier un dialogue s’instaure interrogeant la construction actuelle et ses alternatives écologiques que peu encore connaissent et utilisent.
Le Sablier interroge sur la temporalité d’une œuvre, sur l’impact de l’évènementiel sur la planète.
Sortis du sol le temps du Festival, le mur et les assises sont réalisées en terre de site. L’événement fini, il pourront être démolis et la terre restera sur place. La terre retourne à la terre, sans altérer le paysage, sans générer de déchets. Une empreinte reste dans les consciences, mais pas sur les lieux. Le projet se recycle et s’évapore, jouant du bois et de la terre. Après le festival, tout disparaît.
Le Sablier de terre devient une installation éphémère à faible impact sur le paysage mais forte influence sur l’humain.